dimanche 11 novembre 2007

Le retour

Dimanche, 4 heures du matin, Villenave d'Ornon.
Je suis rentré hier après midi chez moi, très fatigué après un très long voyage, où je n'ai quasiment pas dormi pendant plus de 24 heures. Je me suis finalement couché vers 20h, pour me réveiller maintenant en pleine forme!
Je suis parti vendredi matin de San Francisco à 6h, heure locale. 4h30 d'avion, longue attente à Chicago, et à nouveau 8H30 d'avion pour arriver à Roissy samedi à 9h, heure de Paris, minuit à San Francisco.

Je ne suis pas encore tout à fait arrivé ici dans mon esprit. Les images et les souvenirs de ces sept semaines aux Etats-Unis se mélangent, c'est une confusion de sensations, une perception déconcertante du temps et de l'espace, dans lesquelles je me laisse divaguer volontiers.

7 semaines aux Etats-Unis, 11000 kilomètres parcourus en voiture, 29 étapes à travers le pays, 14 Etats traversés, je ne sais combien de villes, de paysages, de routes, etc... Des chiffres dont la réalité m'échappe déjà.
Ce que je retiens, à chaud, ce sont les premiers pas à New York et San Francisco, mais surtout tous les moments où je me suis retrouvé seul au milieu de grands espaces. En survolant le pays vendredi, je crois avoir reconnu, vu du ciel, les hautes plaines à la frontière du Wyoming et du Nebraska, j'étais très ému.

Les vastes étendues m'ont saisi. Je suis encore éberlué par l'immensité de ces lieux, leur beauté, brute, leur aspect inaltéré et inaltérable.
Là, comme je l'ai déjà écrit, je me sentais tout petit, et en même temps j'avais l'impression d'embrasser le monde. Je me suis trouvé, alors que cette immensité suggère parfois l'abîme, transporté par quelque chose d'infiniment simple et réel, et de très vivant.

Dans ces lieux je n'ai fait que passer. Je n'ai pas, comme le personnage de "Into the wild" (je viens de lire le bouquin dont est tiré le film), Chris McCandless, l'envie de tout quitter, la société et ses contraintes, pour vivre en ermite dans une contrée vaste, sauvage et isolée. Mais y être passé, l'avoir vu, senti, écouté, me suffit pour savoir que ça existe, et ma vie n'est pas là bas mais ici à Bordeaux.

Ce voyage n'est toutefois pas le dernier. Dès que j'en aurai l'occasion, je continuerai à explorer le monde et cet ailleurs, qui même désacralisé, démythifié aujourd'hui, fait toujours partie de moi, de façon pacifiée.

jeudi 8 novembre 2007

Dernières heures...

Je viens d'arriver à San Francisco, il est près de 15 heures. Comme pour sonner le moment du départ, le soleil a disparu tout à coup.
Je déjeune au Duboce Park Cafe, où j'ai déjà passé du temps lors de mon premier passage dans cette ville.
Mon coeur se serre. Je vais marcher et marcher encore, histoire de prendre une dernière grande bouffée du pays.
Puisque je viens à l'instant de recevoir un mail d'un vieil ami, qui a récemment parcouru ce blog, merci à tous ceux qui ont suivi ce voyage et m'ont envoyé des messages! Ce blog a été, entre autres, une manière de partager mon périple et mes émotions, et j'en suis très heureux.

Végétation solitaire



D'autres photos de ces trois derniers jours dans les liens "Death Valley" (lundi) et "Californie centrale" (hier et aujourd'hui). Dans le lien "Las Vegas", j'ai aussi rajouté une photo au Lax, envoyée hier par Amy; c'était bien les filles?!

Encore un petit tour!

Je ne suis pas à San Francisco, je suis à Sonoma, qui est à 250 km de Sonora, là où j'étais ce matin!
J'ai traversé aujourd'hui une demie douzaine de villages datant de la ruée vers l'or, sous un soleil encore très chaud. Au dernier moment, alors que j'étais à 40 miles de San Francisco, j'ai bifurqué vers le nord, j'ai décidé de prolonger le voyage jusqu'au bout. Sonoma c'est tout près de Napa, la grande vallée du vin californien. Demain je roulerai donc encore un peu et atteindrai San Francisco par la route 1 qui longe le Pacifique, quelques heures seulement avant mon départ.

Je suis arrivé au Pueblo Inn vers 17H30 et suis allé voir le centre ville. Je découvre qu'il y a un vieux cinéma, je décide d'aller à la séance unique de 19h. Le film projeté est "Into the wild", quatrième long-métrage de Sean Penn. C'est l'histoire vraie d'un type qui à 23 ans quitte une belle situation, sa ville, sa famille. Il fait don de ses économies à une asso caritative, brûle ses derniers dollars, et sans prévenir, part seul pour un grand voyage, "into the wild". Par divers moyens de locomotion, il traverse une grande partie des Etats-Unis. Il change son nom, fait des rencontres, vit dans le plus grand dénuement, et ne donne aucun signe de vie à ses proches. Son aventure solitaire s'achève au bout de deux ans en Alaska. Trop tard, il écrit dans son journal "Happiness is real when it's shared".
Le film est très beau et vient assez curieusement ponctuer mon propre voyage.

mercredi 7 novembre 2007

Dernière étape au milieu de nulle part

Mardi 6 novembre - 23H45
Je suis à Sonora, dans le centre de la Californie. Je viens d'arriver au Sonora Gold Lodge, un tout petit motel, à l'entrée de ce village qui est au centre de la région des anciennes mines d'or de l'ouest.
Depuis Las Vegas, que j'ai quitté dimanche après midi, non sans mal mais pour le plus grand bien de mon portefeuille, j'ai traversé hier la Vallée de la mort, et Yosemite Park aujoudr'hui. Deux parcs naturels très différents. Je suis passé en effet d'une vallée totalement désertique, aride, mais qui finissait là aussi par m'envouter, à une région très boisée, avec des lacs, des prairies, des montagnes de granit. Hier j'étais à 85 mètres en dessous du niveau de la mer et il faisait 31°, aujourd'hui j'ai été à plus de 3500 mètres d'altitude et il faisait 15 °.
Ce sont mes derniers moments dans ces lieux si singuliers, ces espaces sauvages, vastes et silencieux, magnifiés par la lumière et les couleurs de l'automne.
Demain soir je serai de retour à San Francisco, et vendredi matin très tôt, dans un peu plus de deux jours, je repars. Je suis content de rentrer bientôt en France, chez moi, mais je suis triste aussi de mettre un terme au voyage, dont je n'ai sûrement pas fini de profiter.

lundi 5 novembre 2007

dimanche 4 novembre 2007

Vegas Vegas

4 in the morning, well 3 actually, as we've just changed time here. I'm back in my room, after a great moment at the LAX.
I lost a bit of money this time on the Roulette, after having arrived at Luxor's, a gigantic casino, with a pyramid shape. But then, I headed for the line, to get inside the LAX. I had to wait over an hour, gradually getting closer to the entrance, but I met Amy and Stefany, two nice girls from Texas.
The LAX was packed with about 1000 people. Hip Hop music. Some american DJ-rapper star, "Baby Face", was entertaining the crowd. And what a crowd! Sexy afro-asian girls, shining lips, wearing silk dresses, dancing away. Cute boys, silver chains around the neck, sun glasses. 1000 bucks to get a VIP table!
The club is owned by Christina Aguilera, and it was indeed a taste of hype America.
Leaving LAX, I come out of Luxor's, a valet gets my car and then it's a 2 mile drive along the Strip to get back to my hotel, cruising amongst the limos and taxis, going past all these incredible all lit resorts.
Well well, I don't feel like going to Death Valley right now after all this, which is the plan.

God bless America...

samedi 3 novembre 2007

Gagné par la fièvre du jeu!

Samedi 3 novembre - 15H30

Petite pause entre deux tables de jeu. Ouf, il faut que je me calme, je viens de gagner encore, et viens de laisser ma place au bon moment je crois...
Je suis donc à Las Vegas depuis hier, l'oasis des plaisirs en plein milieu du désert. Pas de mots pour décrire la ville, c'est spectaculaire!
Je me suis laché un peu hier soir, je me suis payé une suite de luxe au Rio. La chambre était hallucinante, le casino et le club attenant un peu moins. J'ai déménagé ce matin pour le Circus Circus, beaucoup mois cher, et ici on nous offre à boire dès qu'on s'assoie pour jouer.
Au déjeuner j'ai profité du buffet "All you can eat" (à volonté) et me suis jeté sur les carottes, les haricots verts et les fruits, après deux jours de burgers gras et dégueulasses. C'est fou comme des fois on peut se satisfaire de choses très simples!
Je vais aller faire un tour dehors, je n'ai pas encore respirer d'air frais de la journée, il fait pourtant 27° et le soleil rayonne.
Ce soir la nuit à Vegas s'annonce chaude, c'est samedi et la fête pourra durer une heure de plus puisqu'à notre tour on passe à l'heure d'hiver. Je vais aller au Lax, un des plus grands clubs de la ville, dans un casino en forme de pyramide.

Bon anniversaire Jim!

It's party time in the desert!


Ce sont les fontaines devant le Bellagio!

vendredi 2 novembre 2007

Là où les mythes tombent pour de bon?

Jeudi 1er novembre – 21H

J’ai quitté Los Angeles tout à l’heure, au bout de deux jours. Trop grand, trop de bagnoles et d'embouteillages, une version de l’Amérique un peu repoussante. Je suis en route pour Las Vegas, je me suis arrêté à la tombée de la nuit à Victorville. Il m’aura fallu plus de 3 heures pour faire les 80 kilomètres qui permettent de sortir définitivement de la mégapole.

J’ai commencé mon séjour à Los Angeles par une longue marche sur Hollywood Boulevard. C’est la «Walk of Fame», là où toutes les étoiles et les noms de célébrités sont incrustés sur les trottoirs. Sunset Boulevard un peu plus loin, Beverly Hills plus au sud. Ces lieux n’ont finalement pas grand chose de surprenant.
Hormis les Oscars, qui se déroulent toujours dans le «Kodak Theater» de Hollywood Boulevard, toute l’activité et la production cinématographique a déménagée plus au nord, dans un énorme quartier nommé «Studio City»; on peut y visiter certains des grands studios mais ça coûte horriblement cher. Le cinéma à Los Angeles n’est plus, semble-t-il, qu’une industrie comme une autre, et c’est peut-être l’histoire d’Hollywood qui continue à nourrir les fantasmes, y compris les miens.

Je devais ensuite aller voir la tombe de Marilyn Monroe. Elle est pour moi l’incarnation absolue de l’icône moderne, depuis toujours elle me fascine. L’hiver dernier j’ai lu ce bouquin, « Marilyn, dernières séances » (Michel Schneider) et le livre décrit bien à quel point Marilyn elle-même ne se sentait exister que lorsqu’elle voyait son image imprimée sur pellicule.
Le cimetière, Westwood Memorial Park, est assez difficile à trouver, enclavé, caché entre des buildings. C’est tout petit. Il n’y a personne quand j’y pénètre, et rien n’indique nulle part l’emplacement de la tombe. En fait ce n’est pas une tombe, c’est un petit tombeau mural, avec une petite plaque, juste une petite plaque. Il ne reste plus que son image, une image qui aura tout emporté.

Hier soir, les deux filles chez qui je restais m’ont amené à Pasadena pour dîner et boire quelques verres. On discute pas mal. Alexandra travaille pour un atelier, elle teint des textiles pour des films. Lyndsey travaille dans une boîte qui gère 59 milliards de dollars, qu’elle tente de faire fructifier par des achats de devises internationales.
Toutes les deux me disent qu’elle n’ont que 10 jours de vacances par an, et c’est aux Etats-Unis la moyenne des congés pour tout le monde. Il faut travailler au maximum, me disent-elles, pour se loger, se nourrir, boire et sortir, mais surtout pour gagner de l’argent, juste gagner de l’argent.

Aujourd’hui la visite du centre de Los Angeles, Downtown, est plus signifiante encore.
Les buildings du quartier financier, rassemblés dans un périmètre assez restreint, écrasent littéralement le reste du centre ville. Ce quartier est conçu sur deux niveaux. Le premier est essentiellement constitué de parkings et de voies rapides, le second est une succession de terrasses surélevées, où les cols blancs se baladent sur des espaces propres et fleuris. Des badges de sécurité, permettant l’accès aux différentes tours, sont agrafés sur leurs chemises ou aux pantalons. Quand on passe ensuite au niveau inférieur, qui est aussi celui des quartiers adjacents, où grouille la population sud américaine et asiatique, vendant fringues, bijoux, nourriture et autres, les badges portés par ceux d’en haut apparaissent bien comme les insignes du pouvoir.

Los Angeles restera pour moi, même si je n’ai fait que sillonner la ville en deux jours, ce dédale tentaculaire, souvent sans âme, le pire sûrement de ce que propose l’Amérique. Sans doute parce qu’on est le plus à l’Ouest, bien loin de l’Europe, notre histoire et notre culture n’ont pas fait le voyage, ou se sont asséchées en chemin. Peut-être est-ce aussi que les individus issus de toutes les populations ici mélangées n'ont pu trouver d’autre valeur commune que ce qui leur permet de faire des échanges, l'argent.

jeudi 1 novembre 2007

mercredi 31 octobre 2007

Los Angeles

Mercredi, 11 heures.
Après une belle journée à Santa Barbara, je suis arrivé hier soir à Los Angeles, en passant par Malibu, Santa Monica etc. C'est fabuleux d'être ici.
Je suis donc hébergé par Alexandra et sa coloc Lyndsey, très sympa toutes les deux. Ça fait du bien d'avoir de longues conversations! Elles habitent au nord de Los Angeles, à Glendale exactement.
Je vais pas tarder à descendre vers Hollywood! Je suis obligé de prendre la voiture, comme tout le monde ici. Pas question d'aller chercher son pain ou d'aller boire un coup à pied, tout est éparpillé sur des distances énormes, dans la plus grande confusion me semble t-il. Il y a plus de 70 km entre le nord et le sud de la ville!

mardi 30 octobre 2007

Santa Barbara!

Il est 23h30, je suis au "Sunset Motel", au nord de la ville. Je viens de faire un tour dans le centre, j’ai bu une bière au "James Joyce Cafe", un pub sur la rue principale, "State Street". Le parquet du bar était couvert de sciure de bois, comme si on était dans un saloon en plein farwest, donnant sur une rue en terre battue, alors que State Street est une grande avenue bordée de palmiers et de belles bâtisses dont les façades sont en stuc, à la mexicaine. Il y avait un Karaoké dans ce bar, c’était vraiment drôle.
Ça m’amuse beaucoup d’être ici à Santa Barbara. Quand j’étais au collège, alors que nous avions pour la première fois la télé à la maison — une petite télé donnée par ma grand-mère anglaise, sur laquelle on changeait de chaînes avec un unique bouton, comme sur une radio — je suivais assidûment la série «Santa Barbara», et je crois que les aventures de Kelly et Joe furent l’occasion de mes premiers émois de romance télévisuelle. Depuis que je suis arrivé, le générique de la série ne me quitte pas, je m'en souviens encore très bien.

Je suis donc content d’avoir quitté San Francisco, où je commençais à tourner un peu en rond, pour continuer ce voyage en Amérique. Aujourd’hui ce n’est plus une traversée au premier sens du terme, celle-ci s’est achevée lorsque je suis arrivé sur la côte pacifique, mais c’est bien la suite d’une autre traversée, plus symbolique; c'est la traversée de lieux et d’images mythiques, la traversée de cet ailleurs, dont je parlais avant de partir, où finalement tout n’est pas possible. C’est sans doute la traversée d’un fantasme, et alors que je m’apprête à gagner Hollywood et peut-être Las Vegas, je veux aller au bout de cela aussi.

Hier je suis resté comme prévu avec Brian et Jean, un couple anglais qui sont des amis de mon père depuis plus de 40 ans. Brian était à l’école avec mon père. Ils passèrent du temps ensemble à Londres dans les années 60. Brian et Jean vivent depuis plus de 25 ans en Californie, Jean est créatrice de costumes pour le théâtre et l’opéra. Ils ont énormément voyagé dans leur vie et c’était vraiment bien de les rencontrer.
Ils m’ont notamment raconté l’histoire incroyable de l’adoption de leur fille, née à Bogota. Nous sommes en juillet 1981, à ce moment-là ils vivent encore en Angleterre. Alors que Brian travaille en Utah et que Jean prépare un spectacle à Amsterdam, ils reçoivent ce coup de fil leur annonçant qu’ils peuvent se rendre en Colombie pour récupérer une petite fille. Ils se rejoignent à Bogota. Au cours de leur retour vers Londres, le hasard des correspondances les mène dans un aéroport à Paris. Dans leur dernier avion vers Londres, ils manquent de place avec le couffin et le bébé. Une personne propose un échange de sièges, c’est Giscard d’Estaing, en partance pour le mariage de Charles et Diana!
C’est leur fille adoptive, Alexandra, qui va m’accueillir et m’héberger à Los Angeles.

Aujourd’hui j’ai fait encore près de 500 km. Je suis passé par la "Silicon Valley". Sur la côte je me suis arrêté à Monterrey et Carmel, c’était très beau, malgré le mauvais temps. J'ai traversée aussi des kilomètres et des kilomètres de champs de fraises, de salades, d'asperges etc, où la main d'œuvre était exclusivement sud américaine; ça m'a rappelé Murcia en Espagne, un des potagers de l'Europe, où j'ai eu l'occasion de passer pour un documentaire.
Demain soir je serai à Los Angeles, c’est à deux heures d’ici, ce sera la 23ème étape de mon voyage !

dimanche 28 octobre 2007

De retour sur la route

C'est dimanche, c'est bientôt l'heure du déjeuner ici, il fait très beau, les gens se baladent dans les rues...
Je quitte San Francisco tout à l'heure, direction Los Angeles. Je vais m'arrêter en route chez des vieux amis de mon père; j'ai entendu parler d'eux depuis que je suis né mais je ne les ai jamais rencontré.
Le séjour à San Francisco se passe bien mais sans occupation précise, ça ne rime pas à grand chose de demeurer au même endroit. Pour profiter des jours qui me restent, je préfère repartir en voyage.

Hier en fin de journée sur l'une des plages de San Francisco:

End the war now!


D'autres photos dans le lien ci-contre.

vendredi 26 octobre 2007

Du voyage au séjour


Vendredi 26, 14H15.
J’écris depuis le «Duboce Park Cafe», un de ces nombreux cafés que l’on trouve à San Francisco ; on y sert des salades, des sandwiches chauds ou froids, des boissons diverses mais pas d’alcool, le tout est «organic» c’est à dire bio, et tout le monde ou presque est assis derrière son ordinateur portable, le wifi est offert.
C’est mon cinquième jour dans cette ville, et je reviens d’une matinée à l’est de la baie, «Walnut Creek» exactement, où je suis allé écouter un concert classique dans une petite église presbytérienne. Saint Saëns, Schumann et Brahms au programme. La moyenne d’âge était proche des 60/70 ans, le parfum des dames m’a fait pensé à ma grand-mère anglaise, et j’étais un peu ému.

En quelques jours on s’oriente facilement à San Francisco, on peut se sentir rapidement en terrain familier. Les gens sont plutôt calmes. Les quartiers changent de couleur en fonction des ethnies qui les peuplent, le monde entier semble être passé ici; japonais, chinois, indiens, afghans, russes, italiens, grecs, français, mexicains et bien d’autres encore ont tous fortement marqué la ville. Moins de noirs en revanche, mais une très grosse population sud américaine.

L’actualité ici est dominée par les incendies dévastateurs dans le sud de la Californie; à la une des journaux aujourd’hui, Bush et Schwarzenegger marchant sur les sites fumants des maisons de San Diego. Les secours ont bien mieux fonctionné pour cette catastrophe-ci en Californie, que lors du passage du cyclone Katerina sur la Nouvelle-Orléans, essentiellement peuplée de noirs pauvres. Les médias eux-mêmes le reconnaissent.
Ceci étant, j’ai aujourd’hui un tout autre point de vue sur les Américains. Dès l’arrivée à New York, Bunny me suggère d’écouter NPR (National Public Radio), une radio sans pub diffusant un point de vue très critique sur l’administration Bush. Partout, et c’est cela qui m’a surpris, j’ai rencontré des gens, vu, lu ou entendu des choses qui sont venues nuancer l’impression générale que l’on a en France. Sur le cul des voitures il y a des stickers du genre «Save America, Impeach Bush», «Where’s Bill?», «Buck Fush»…
Le scandale du moment ce sont les centaines de milliards de dollars dépensés pour la guerre en Irak, selon une dernière étude très sérieuse, face aux 10 milliards rejetés par un véto de Bush, 10 milliards demandés par l’assemblée démocrate pour permettre l’accès à des soins gratuits à 100 000 enfants en difficulté.
Demain sont organisées dans tous le pays des manifestations contre la guerre, celle de San Francisco démarre à 11 heures, je vais y aller.

L’autre évènement incontournable ici, c’est Halloween, mercredi prochain. Depuis des semaines déjà, je vois les maisons décorées de citrouilles, fantômes, etc, et plus le jour approche plus la préparation de cette fête s’intensifie. Les cinémas diffusent des films d’horreurs (je vais en voir deux ce soir, une projection spéciale de films des années 80 «Old creepie movies», à l'Alliance Française), tous les bars et clubs organisent une soirée spéciale, de nombreux magasins pas forcément prévus pour cela se transforment en loueurs de costumes de sorcières. Ça atteint une ampleur assez folle. Je n’arrive d’ailleurs pas à comprendre pourquoi. Est-ce une gigantesque opération commerciale, est-ce une façon pour ces Américains d’aller à l’encontre du puritanisme ambiant, une fois dans l’année ?

Depuis que je suis à San Francisco, le voyage a donc cédé la place au séjour. C’est pas toujours facile dans une ville où l’on ne connaît personne, mais je ne m’ennuie pas.
Dans cette ville fourmillante, comme partout ailleurs, je trouve rarement ce que j’espère, mais rencontre des tas de choses que je n’attendais pas.

D’autres photos dans le nouveau lien "San Francisco – suite".

mardi 23 octobre 2007

San Francisco!


Lundi 22, 18h30
Après toute cette longue route, près de 7500 km depuis New York, mon arrivée à San Francisco est bel et bien un aboutissement, voire une délivrance. Je suis si heureux d’être ici, et la ville est au-delà de mes espérances. C’est vraiment une cité originale.
Cette fois ce sont les collines qui donnent toutes ses perspectives à la ville, le mélange des genres et la mixité de la population sont encore plus étonnants qu’ailleurs, et toutes les références qui peuvent surgir n’enlèvent pas l’impression d’un ensemble parfaitement unique. La baie tout autour de la ville, l’air marin et les mouettes complètent le sentiment de bien être que je ressens ici. Le soleil est à nouveau éclatant et très chaud, 28° cet après midi. Je me souviens qu’à Boise, Idaho, une jeune fille m’avait dit que San Francisco était «heaven on earth».

J’ai passé la journée à sillonner la ville, je n’arrive presque plus à marcher ce soir!
J’ai commencé à éplucher les journaux et magazines qui donnent le programme des activités et sorties, je ne vais pas m’ennuyer.
L’auberge de jeunesse dans laquelle j’ai logé hier et où je reste encore ce soir est entre Chinatown et North Beach, c'est pas mal mais j’ai notamment fait un tour cet après midi dans le quartier de Castro, et dès demain je vais m’installer là bas, au «Twin Peaks Hotel». Castro semble très prometteur...

Le blog, la route, et ma traversée des Etats Unis.

Sur le blog.
Pour répondre à certains commentaires et emails que je reçois, peut-être faut-il que je précise quel est pour moi l'objet de ce blog. J’essaie d'y livrer un témoignage et d’établir une réflexion personnelle sur le voyage, et parce que c’est écrit, parce que c’est formulé, ici je considère les choses avec un certain recul. Je conçois par ailleurs le temps que je passe en Amérique dans sa globalité, le temps du voyage est en effet un intervalle que l’on peut mesurer. Je me soucie donc assez peu de l'état de mon âme au quotidien et suis pris par le voyage qui progresse.
Ce blog c’est aussi l’occasion pour moi de tenter une sorte d'expérience éditoriale, qui au rythme des étapes successives du voyage, délivre les séquences ou les chapitres de ce que je traverse. C’est pas toujours simple mais c'est pour moi une respiration supplémentaire.

Sur la route et la traversée.
Je suis arrivé à destination, à l’extrémité de l’autre côté de l’horizon — et je ne peux pas aller plus loin.
Je suis passé par des endroits incongrus, parfois inhospitaliers, où je pouvais me demander ce que j’y faisais. J’ai vécu des moments de grande solitude. Je peux parler d’une traversée éprouvante. Je suis très fatigué d’ailleurs. Rouler, rouler, rouler encore, c’est long, parfois ennuyeux.
Ceci étant dit, c’est fort, puissant, extrême, ça fait du bien.
C’est une manière d’être en suspension, à chaque moment. Suspendu dans le temps et l’espace, et suspendu au sens de l’attente de ce que l’on va trouver au prochain virage, car il y a toujours quelque chose d’inconnu à découvrir. Chaque jour est aussi l’occasion d’un nouveau départ, d’une nouvelle destination et d’un nouvel objectif. Un tel voyage c’est presque tous les jours le condensé d’une existence.
La découverte d’un autre monde, d’autres gens, c’est enfin une manière de prendre la mesure de sa propre existence. Se sentir très vivant.

lundi 22 octobre 2007

dimanche 21 octobre 2007

Eureka, Californie!

Samedi 20, 20h30.
A 16 heures cet après midi, j’ai atteins la Californie. Eureka est le nom de la ville où je viens de m'arrêter, je suis à 400 km de San Francisco.

Hier soir, après une longue route sous la pluie, je suis arrivé à Florence, sur la côte Pacifique. Le village était insignifiant, j'ai marché un peu sur la plage, l'océan était déchaîné. Puis j'ai repris le volant vers le sud pour trouver un endroit plus sympa. Je me suis finalement arrêté à Charleston, un petit village de pêcheurs, tapi au fond d’une baie. La tenancière du motel où j’ai passé la nuit était chinoise et parlait parfaitement français, elle avait quitté Tours pour s’installer dans ce trou perdu.
A côté du motel, un restaurant annonçait « Sea Food » et je m’y suis précipité, dans l’espoir de manger enfin quelque chose de frais. J’ai décidé d’éclater mon budget bouffe de la journée, j’ai commandé des huîtres et un poisson grillé. Les huîtres sont arrivées presque gelées (je me demande si elles ne sortaient pas du freezer), elles étaient servies avec des oignons et du Ketchup et n’avaient aucun goût. Le poisson n’était pas grillé mais bouilli, et vaguement passé à la poêle. Et tout cela arrosé de bière bien sûr, le prix d'un verre de vin buvable étant équivalent à deux bouteilles en France!

Ce matin tôt, avant de reprendre la route côtière, j’ai passé du temps autour de Charleston. Je suis tombé sur le Cap Arago, peuplé de lions de mer. Ils ne cessaient de se battre et d’hurler, perchés sur des rochers, au milieu des vagues folles de l’océan. J’ai discuté avec un vieux qui attendait depuis des heures déjà le passage des baleines. J’ai rencontré deux petits jeunes passionnés de «bird watching», scotchés derrière leurs jumelles et leurs appareils photo.

La route 101 qui longe le Pacifique, de Portland à San Francisco, est apparue dans toute sa splendeur en début d’après midi, une fois le soleil revenu. Après la pluie abondante, la route et les arbres se sont mis à fumer.
La côte est très accidentée, la fôret semble parfois tomber dans l’océan. Quand on s’arrête sur la plage, le Pacifique semble bien plus puissant que l’Atlantique. Les flots sont assourdissants, les vagues immenses.

Peu après la frontière entre l’Oregon et la Californie, je pénètre dans une fôret de Redwood (séquoia), et à nouveau je suis emporté par cette nature grandiose. La hauteur de ces arbres est telle qu’elle me rappelle les premiers jours à New York, lorsque je marchais la tête en l’air, ahuri par la hauteur des buildings.

Ce soir, Eureka porte mal son nom. La ville est jolie mais déserte. La plupart des villes américaines sont ainsi foutues, avec des centres qui ne vivent que la journée, une population terrée dans des banlieues qui s’étalent sur des kilomètres, c’est assez incompréhensible.
En face du motel, il y a un grand supermarché bio. J’y ai vu des gens de tous âges, ils avaient l’air cool, mais tous reprenaient leur voiture en sortant, pour aller je ne sais où, chacun de leur côté.
La caissière m’a demandé si je ne venais pas de San Francisco. «Non, de France». «Oh my god, that’s so far away!».

vendredi 19 octobre 2007

Sous la pluie

Après des semaines de soleil, il pleut sans discontinuer depuis hier; le parking du motel où j'ai dormi est inondé, ma voiture est dans une grande mare d'eau, je ne sais pas comment je vais faire pour l'atteindre.
Je vais quitter Bend, au milieu de l'Oregon, dans une heure ou deux. C'est je crois le dernier endroit improbable où je serai resté! Mon point d'arrivée sur le Pacifique sera Florence, toujours en Oregon, plein ouest par rapport à Bend. Les américains sont très forts pour mélanger les genres, et je me demande bien à quoi peut ressembler cette Florence américaine. Et ça va être quelque chose d'être sur cette côte, un nouveau monde encore, plus habité cette fois. L'extrémité de l'autre côté de l'horizon!

Une route à travers le désert

Jeudi 18, 16H30.
Quelque part sur la route 20, entre Burns et Bend en Oregon.
Je m'arrête pour décrire un peu ce que je traverse. Je n'en ai pas encore terminé avec l'isolement!
Depuis des heures, les lignes droites dont on ne voit pas le bout se succèdent à n'en plus finir. Les paysages sont toujours si vastes, arides, désolés. Quelques pins, des buissons. Des monts rocheux, des collines herbeuses.
Le portable ne passe pas. La radio ne capte plus que deux ou trois stations.
Il y a un café et une station service environ tous les 100 km.
Les camions que je croise, remplis de bétail, et les animaux morts au bord de la route, rythment le roulement monotone. Des pancartes viennent marquer des lieux historiques, alors qu'il n'y a rien, absolument rien. D'autres pancartes clouées sur des arbres donnent des messages religieux du genre "Jésus vous sauvera", et d'autres encore indiquent des ranchs, à plusieurs miles de la route, au bout de pistes caillouteuses.
Le ciel obscur et très bas contribue à alourdir l'atmosphère. Certains noms de lieux, "Deschutes County", "Malheur River", en rajoutent encore.
C'est assez envoutant néanmoins. A nouveau je perd le fil. Je me demande si le reste du monde existe toujours. Vais-je réellement trouver San Francisco au bout de cette route?
Quant à la France, c'est une autre planète. Alors que je traversais Burns tout à l'heure, les infos mentionnaient la grève des transports et le divorce des Sarkozy. Ces nouvelles ont glissées sur moi, comme ces débris de végétation qui filent à travers la chaussée, emportés par le vent.

jeudi 18 octobre 2007

A 1000 km du Pacifique...

Boise, jeudi 18 octobre, 10H30
Les trois derniers jours ont marqué un tournant dans mon voyage.
Après la visite de Yellowstone, un peu décevante, je me suis retrouvé lundi soir à Bozeman dans le Montana. Malgré le bon accueil d’Elise, la gérante de l’auberge de jeunesse locale, j’ai réalisé que cette étape très au nord du pays était un trop grand détour dans mon voyage.
Tout d’un coup, le désir d’être seul au milieu de nulle part, en contact avec les grands espaces et la nature sauvage, s’est émoussé.
Comme tous les détours que l’on peut faire, ce passage dans le Montana a néanmoins recadré mes envies et mes attentes. Je viens de passer deux jours assez paisibles à Boise, capitale de l'Idaho, et je me sens aujourd'hui un peu plus installé, ici aux USA. Je modère également les enjeux que je pouvais formuler autour de ce voyage. C'est, en soi, une expérience puissante.

Le «road trip» touche à sa fin, je ne suis plus qu’à deux ou trois jours de San Francisco. De là je compte bien faire encore quelques allées et venues, mais ce sera l’étape finale du voyage, où j’aimerais le plus possible expérimenter ce que c’est de vivre ici, et nouer des relations plus abouties avec ces américains dont je suis loin, cette fois, d'avoir fait le tour.
Je quitte donc Boise dans quelques instants, direction l’Oregon. Je vais encore changer de fuseau horaire, mais ce sera la dernière fois.

mercredi 17 octobre 2007

Boise is going to sleep

La France se réveille, le Cabana Inn de Boise se couche, il est bientôt minuit.

More tomorrow from Idaho!

lundi 15 octobre 2007

Hello from "Grand Teton" and "Gros Ventre"



Dimanche 14, 22H.
Ballade à cheval ce matin. Mon cheval s'appelait "Terminator". Deux heures au pas, j'ai apprécié la lenteur.
Cet après-midi, grande marche le long d'une vallée et sur des collines entourée par ces deux montagnes. Je ne sais pas si leurs noms sont évocateurs pour les américains.
(Des photos dans le lien ci-contre, "Montagnes du Wyoming".)

Aujourd'hui j'ai vécu une partie de ce que je suis venu chercher ici aux Etats-Unis. Je me suis senti en totale harmonie avec cet espace et cette nature. L'air, la lumière, les couleurs, les lignes et les sons étaient si beaux. C'était calme et vivifiant.

Je quitte Jackson demain matin. Je vais passer la journée à Yellowstone, et devrait atteindre Bozeman, dans le Montana, dans la soirée.
Encore et toujours plus loin.

dimanche 14 octobre 2007

Wyoming, the Cowboy State

Jackson & Grand Teton, Wyoming

Samedi 13, 18H.
Je viens d’arriver dans la ville de Jackson, au nord-ouest du Wyoming. C’est au pied de «Grand Teton», une montagne et un parc naturel, et à environ 100 km au sud de Yellowstone. C’est aussi à «Grand Teton» que furent tournées quelques séquences de «Brokeback Mountain» !
J’ai parcouru près de 900 km depuis Denver, en deux jours, mais les distances sont tellement grandes ici que je ne m’en suis pas rendu compte.
J’ai traversé des endroits absolument extraordinaires, le long de la route 130 hier, et le long de la route 191 aujourd’hui. Je me suis beaucoup arrêté, ai marché un peu.
Il fait beaucoup plus froid.
Hier soir c’était un peu dur. J’ai fait halte dans une ville de motel, Rawlins. Une croisée de nombreuses routes minières, très fréquentée par des travailleurs de toutes sortes, roulant tous en 4x4 énormes et boueux. Je faisais pâle figure.
Les 60 chaines de télé du motel minable dans lequel j’ai passé la nuit ont fini par m’assommer, et j’ai très bien dormi.
La route cet après-midi m’a remis en selle. D’autant plus que j’ai vu des cowboys, des vrais, en train de s’occuper de tout un gros troupeau de vaches!
Jackson n’a rien a voir avec Rawlins. « Jackson is as jet setting as Wyoming gets, a kind of place where cowboys meet couture » dit le Lonely Planet. Et c’est effectivement une petite station touristique animée et plutôt branchée. Comme c’est hors saison, j’ai cette fois une super chambre.
Je viens de prendre contact avec Ward, le propriétaire du «Spring Creek Ranch», à côté de la ville. Je vais peut-être pouvoir faire une ballade à cheval demain.

Solitude

Vendredi 12 octobre.

Wyoming, route 130 west
Speed limit 55
Route, plaine, colline, montagne, roche
Patches of snow
Wild life observing point
Silver lake, mirror lake
Saragota, altitude 8650 feet
Grand air
Mal au crâne, souffle court
Ligne jaune sur la route, arbres jaunes
Vaches noires
Petit squelette sur porte d'entrée
Palissades anti-vent
Ranchs isolés
Wyoming, route 130 west
Embracing solitude

vendredi 12 octobre 2007

Arts américains

Gilpin Street, jeudi 17H30.
Visite du Denver Art Museum cet après midi, très surprenant. Une collection impressionnante de tableaux (Boticcelli, Arcimboldo, Van Dyck, Modigliani, Matisse, Hodgkin, Dubuffet...), de l'art contemporain et de l'art primitif, des expositions de mobilier et de design, et bien d'autres choses encore.
Je me suis surtout arrêté dans les zones consacrées à l'art américain ou indien et j'ai vu des choses superbes.

James Bama, 1980 (détail)
E. M. Jennings, 1930
Woody Gwyn, 1987
Bol indien du 13ème siècle
(dans une galerie intitulée "Prehistorical South East"!)
D'autres photos dans le lien ci-contre.
J'ai également rajouté des photos dans le lien "Denver" (Louis, le grand ours bleu y est!).

Je reprends la route demain matin. Je vais traverser une partie des Rocheuses puis vais prendre plein nord, vers le Wyoming et le parc de Yellowstone, avant de redescendre doucement vers l'ouest. Je continue donc sur l'itinéraire initialement prévu, et prévoit de toucher la côte pacifique dans une dizaine de jours, San Francisco vers le 25 octobre.
La visite du musée a regonflé mon désir de traverser ces régions magnifiques où l'histoire de la conquête de l'ouest s'est écrite.

jeudi 11 octobre 2007

Des images et des histoires

Il y a un peu plus de 15 jours, je fais mes tous premiers pas à New York et je photographie un panneau que l'on voit de très loin, il recouvre un building, c'est l'affiche de "The brave one" de Neil Jordan. J'ai vu ce soir ce film au "Denver Pavillons", et l'action du film se déroule à New York.
Depuis que je suis arrivé aux Etats-Unis, je vois de mes propres yeux toutes sortes de choses — paysages, villes, rues, intérieurs, visages, etc — qui jusqu'à présent n'étaient que des images, vues au cinéma où la télévision, à de multiples reprises évidemment et depuis très longtemps.
Ce soir, ayant maintenant visité New York, j'ai regardé les images de cette ville dans le film de façon totalement inédite.


Erica, Jodie Foster, se ballade avec son mec à Central Park. Il se font tabasser par des types, Erica est sauve, mais son mec meurt. Elle achète un 8mm, hante les rues et tue tous les criminels qu'elle croise sur son chemin.
Je sors de la séance, j'attends le bus qui me ramène dans le quartier où je loge. Je suis un peu soufflé par le film. Les personnes qui attendent autour de moi me paraissent inquiétantes.
De l'autre côté de l'avenue, le building du "Denver Post". Il y a un bandeau déroulant au sommet du bâtiment, qui donne les dernières infos: "Un jeune blesse 4 personnes puis se tue dans une école à Cleveland", "Un homme poignardé à mort au cours d'une bagarre à Bloomfield"...

mercredi 10 octobre 2007

Bye Bye Louis

Une pause à Denver

Mardi, 16H30 - Denver, 1451 Gilpin Street.
J'écris depuis le jardin de Linda, une dame qui nous héberge depuis hier. Nous avons trouvé l'adresse de cette maison d'hôtes par l'intermédiaire de l'auberge de jeunesse de la ville. C'est la deuxième fois depuis Bunny à New York que nous sommes chez l'habitant, et c'est tellement plus agréable. Nous avions passés les nuits précédentes dans des motels un peu miteux. Hier soir nous nous sommes fait notre premier repas nous même, une grande salade, avec des légumes frais et de l'huile d'olive! Une bénédiction dans l'univers omniprésent du fast food. La bouffe est bien le point noir de ce séjour, et je suis un peu malade en ce moment.

Les deux derniers jours de route, avant notre arrivée à Denver hier, nous ont conduit à travers des paysages remarquables. Vous pouvez voir les photos, dans le lien "Sandhills & Panhandle", deux régions du nord-ouest du Nebraska, inchangées depuis toujours, ou du moins depuis l'arrivée des européens.
D'immenses plateaux, nus ou presque, où le vent soufflait très fort. Ce sont des paysages qui me fascinent, où je me sens tout petit mais où la majesté des lieux me transporte.


Dimanche soir, nous avons fait étape à l'est du Wyoming, à Torrington. C'était sur la route de Denver, qui est plus au sud dans le Colorado. Le lendemain, avant de reprendre la route, j'ai acheté une casquette avec une l'inscription "Wyoming", un petit hommage à "Brokeback Moutain"!

En arrivant hier à Denver, étant tombé sur ce logement accueillant et reposant, j'ai décidé de souffler un peu.
Louis repart en France demain matin à l'aube. Ensemble nous aurons parcourus depuis New York un peu plus de 3900 km, en 10 jours. C'était dense et très fort, mais je suis fatigué, j'ai besoin de m'arrêter. Je vais rester quelques jours.
Au pied des Rocheuses, où nous avons fait une longue marche ce matin, Denver se prête d'ailleurs à cette pause. L'atmosphère est détendue, la voiture est moins présente — il y a même une longue rue piétonne — et les types de l'auberge de jeunesse m'ont invité à passé une soirée avec eux.

J'hésite maintenant entre remonter vers le Nord, pour traverser le Wyoming, le Montana, l'Idaho et l'Oregon, ou traverser plein ouest pour atteindre la Californie assez vite.

Linda va nous préparer tout à l'heure des Margaritas et un vrai repas. Mais nous allons profiter maintenant du soleil.

dimanche 7 octobre 2007

Deep America

22H30. On vient de diner. Le restaurant était étrange. Une salle affreuse, sans fenêtre, alors que le paysage alentour est si beau. Quelques clients peu bavards. La bouffe toujours aussi grasse. Un gros serveur, qui ne peut me conseiller sur les bières dans le menu, car, dit-il, il est trop jeune pour être autorisé à boire de l'alcool. Il devait avoir 18-19 ans.

Je suis néanmoins très content d'être arrivé jusqu'ici.
La terre et le vent l'emportent désormais sur la modernité, le bâti et le rutilant. Les routes s'étirent à n'en plus finir, les reliefs apparaissent, les perspectives visuelles sont bien plus belles. Inspirantes.
La traversée est plus lente dans mon esprit que dans la réalité des distances que je parcoure. Une vitesse légale sur la route assez faible y est pour quelque chose. Mais c'est surtout la notion du temps qui diffère. Ce temps du voyage, dans lequel je suis maintenant totalement plongé.

Demain la route sera plus courte. Mais nous changerons à nouveau de fuseau horaire.

Sandhills, Nebraska

Samedi, 20H30, Thedford.
Après New York, les montagnes boisées de l'Etat du même nom, les rives des Grands Lacs, Chicago, les plaines agricoles de l'Illinois et de l'Iowa, nous venons de nous arrêter dans un coin perdu, au nord ouest du Nebraska. C'est la région des "Sandhills". Des collines de sable et d'herbes à perte de vue. Une région chargée d'histoire, le guide local indique que ce fut une étape importante des émigrants des années 1830 lors de la conquête de l'ouest.
Nous avons miraculeusement trouvé une chambre avec internet dans un hôtel au bord de la route 2.
J'entends depuis la chambre les hurlements des trains qui passent. Des trains de marchandises, dont la longueur est phénoménale, près de 2 km!
Nous allons bientôt diner, dans le seul restaurant de Thedford que nous voyons aussi depuis la chambre, où tous les hommes qui franchissent l'entrée portent des chapeaux de cowboys!

Je suis à nouveau très fatigué, on a fait une nouvelle virée hier soir, à Omaha. Tournée des bars, passage dans un club immense, et fin de nuit dans un appartement; nous étions invités par une blonde très très plantureuse, Stefany. Elle a tenté longtemps de m'expliquer qu'il fallait absolument que je reste à Omaha, pour assister disait-elle au grand match de foot américain du lendemain, entre l'équipe du Nebraska et celle du Missouri...
Une soirée assez délirante, où un peu plus tôt deux gars du Texas nous avaient exhorter à goûter la "southern hospitality" des filles. "Get laid guys, get laid"!

Omaha a donc marquée ces deux derniers jours de route, où nous avons parcouru quelques 1300 km. Le Madison County est le seul autre endroit où l'on s'est vraiment arrêté, mais c'était un peu décevant.

vendredi 5 octobre 2007

Crossing Mississipi!

Quelques mots depuis Muscatine, une petite ville sur la rive ouest du Mississipi (route 92), on vient d'entrer en Iowa. Nous renouons avec Super 8 Motel.
Ce soir nous sommes entrés je crois dans l'Amérique profonde. Les gens commencent à nous regarder comme des bêtes curieuses, ils ne comprennent pas l'intérêt qu'on peut porter à ces contrées isolées. Mais ils sont toujours très heureux d'entendre que l'on vient de Bordeaux, ça ils connaissent presque tous!
Nous sommes arrivés ici de nuit, c'était un enfer de sortir de Chicago cet après-midi. Il me tarde de le voir ce Mississipi, et de continuer à m'enfoncer dans le pays.

jeudi 4 octobre 2007

Cleveland & Chicago


Chicago, jeudi, 14H30
7 heures de décalage maintenant avec la France, depuis qu'on a changé de fuseau horaire en arrivant sur Chicago.
Depuis mon dernier passage sur le blog, nous avons fait 600 km de plus et parcouru Chicago.
Lundi soir et mardi matin, les sorties à Cleveland sont déprimantes. Le centre ville est assez ramassé, avec à nouveau des buildings impressionnants, mais c'est désert, inanimé, personne ou presque dans les rues. On nous explique que les gens travaillent, et qu'ils habitent en banlieue. Ce centre ville ci, à nouveau démesuré, me parait très étrange, voire incompréhensible et un peu écœurant. C'est une démonstration et du gaspillage.
Face à toute cette vacuité, je m'interroge sur le sens de mon voyage, aux Etats-Unis; le pari de trouver ou de donner à mon existence un nouveau souffle, un nouveau sens, n'est que plus ouvert.
Mardi après midi, nous sommes à nouveau sur la route, vers Chicago. On fait une pause en fin d'après midi aux abords du lac Michigan, dans le parc naturel "Indiana Dunes". Je me baigne dans ce lac dont on ne voit pas le bout.
Chicago, où nous sommes depuis près de deux jours, est bien différente de New York. La ville est beaucoup plus étalée, et il n'y a pas vraiment de centre qui regroupe la plus grande partie de l'animation. C'est une succession de quartiers plus anciens, aux caractères bien marqués.
Nous avons suivi un concert d'un groupe de jazz, "Deep Blue Organ Trio", au "Green Mill", club mythique, décor art nouveau raffiné, où Al Capone faisait affaire.
Nous avons fait de longues marches dans la quartier ukrainien, dans le "Boys Town" (!), dans le quartier central des affaires, le "Loop". La ville fourmille de bars et boutiques aux personnalités les plus diverses, c'est assez excitant.

Dans le diaporama ci-joint "Cleveland & Chicago": "Arcades" de Cleveland, abords du lac Erié, la route, abords du lac Michigan, Chicago.
La voiture blanche est notre nouvelle voiture, une Pontiac sportive, bien plus économique que la monstrueuse Dodge.

Nous allons reprendre la route, vers "Des Moines", et devrions demain nous poser dans le "Madison Counnty", où Clint E. et Merryl S. vécurent cette passion fugace!

La France s'éloigne dans mon esprit. Je commence à penser en anglais, voire en américain! Le grand ouest, qui se rapproche, où je serai seul, s'annonce assez puissant.

mardi 2 octobre 2007

Ithaca - Cleveland: 550 km

Cleveland, Ohio, lundi, 20H30.
J'écris cette fois d'une magnifique maison victorienne de 1860, située près du centre de Cleveland. Nous avons une chambre remplie de vieux meubles, d'objets divers, de plantes (voir photo dans lien à côté). Le contraste avec le Super 8 Motel est saisissant. Surtout qu'on paye moins cher ici. Cette impression d'une Amérique proposant tous les extrêmes grandit de jour en jour.
Le contrecoup de la semaine à New York est derrière moi déjà ce soir.
Le voyage sur la route est lancé. J'aime cette sensation de naviguer, en voiture, à travers le pays.
La route américaine est particulièrement instructive; la voiture c'est vraiment le grand truc ici, bien plus qu'on l'imagine en France. On est passé aujourd'hui à côté d'un nombre incalculable de concessionnaires. Même dans les villages les plus reculés et devant des maisons très modestes, il y a d'énormes 4x4. Les camions sur les autoroutes sont de la taille d'une maison en France, je n'exagère pas. Et le plein de notre voiture, un V6, ne coûte que 30 euros environ, c'est dérisoire. On prend toute la mesure des millions de litres d'essence qui partent en fumée à chaque minute.

lundi 1 octobre 2007

Ce sera Denver!

2 heures plus tard (2 heures du mat). On a déplié toutes nos cartes des USA dans la chambre, Louis a du visiter 50 sites de compagnies aériennes low cost, et on s'est décidé, il repartira de Denver. On va pas trainer dans le nord-est, on va pas mal rouler. Ça me permettra d'atteindre le grand-ouest plus vite, c'est plutôt bien.
Nos prochaines étapes seront donc Cleveland, Chicago, Des Moines, Omaha, North Platte, Scottsbluff et Denver. Après je monterai vers le Wyoming.
Bon c'était en direct du Super 8 Motel d'Ithaca, l'endroit le plus funky de la planète!
C'était bien l'Amérique??!!

Vers l'ouest.

Ithaca, dimanche soir.
Nous avons quitté New York en début d'après midi, dans cette voiture gigantesque, que je vais sans doute changer d'ailleurs, elle consomme dix fois trop!
Je suis vraiment crevé. La semaine a été tellement intense. Et passer de New York à l'intérieur des terres est un drôle de contraste. C'est limite déprimant. Bunny, entre autres, nous avait prévenu. Mais il fallait bien commencer cette traversée.
Nous voici à Ithaca, une petite ville universitaire à 400 km au nord ouest de New York, juste en dessous des "Finger lakes", que nous irons voir demain.
Après Manhattan, ça nous semble totalement mort. On a trouvé un motel assez cher et moche. On a mangé des "tapas", cuisinées à l'américaine. A la fin du repas, la serveuse nous lance, avec un accent très très américain, "So guys, all set, have you finished working with all that stuff?", une façon bien compliquée de nous demander si nous avions terminé notre repas.
Ce soir nous hésitons un peu sur la marche à suivre. Soit on trace vers l'ouest, et Louis qui doit regagner NYC le 10 octobre prendrait un vol de Denver, à plus de 2700 KM de là où nous sommes ce soir. Soit on prend notre temps dans le Nord-Est américain, on se tâte pour passer à Toronto, et il repartirai de Chicago ou Omaha.
Bref, ce soir, c'est un peu un nouvel atterrissage.

Derniers jours à New York

Voici les photos de cette fin de semaine à New York, dans un lien à droite: Harlem et Central Park vendredi, Dumbo (le quartier situé sous les ponts de Brooklyn et Manhattan) et le pont de Brooklyn hier, et dans la maison de Bunny ce matin.

dimanche 30 septembre 2007

Une nuit de plus à Brooklyn

Samedi soir. Je reviendrai plus tard sur ces deux derniers jours a New York, je suis trop fatigue. J'ecris sur un clavier anglais (donc pas d'accents), depuis la maison de Bunny, une amie d'amis qui nous a spontanement invite a rester chez elle, apres un cafe pris ensemble ce matin. Nous restons donc à New York une soiree de plus, toujours a Brooklyn, a deux pas de la maison d'hotes ou nous etions.
Nous avons fait une belle tournee des bars hier soir, a Williamsburg d'abord (nord de Brooklyn), puis a East Village, qui restera pour moi le quartier le plus anime et le plus agreable. Nous avons ete accompagne une partie de la nuit par un jeune mannequin australien. Hum Hum. Heureusement que nous l'avons rencontre, il nous a permis de rentrer dans de nombreux endroits, alors qu'ayant oublie mon passeport dans la chambre, pas mal de lieux refusaient de me laisser entrer.
La traversee du pont de Brooklyn a pied cet apres midi m'a fait passe un moment vraiment tres fort. Rien au monde ne pouvait me donner envie d'etre ailleurs.
Demain c'est donc le grand depart vers l'ouest. Nous sommes particulierement excites car la voiture de location que nous avons recupere est hallucinante (j'avais pas commande cela mais il n'y avait rien d'autre dans l'agence); une dodge bleue enorme, mais vraiment enorme. C'est encore un petit bout de reve americain.
Je mettrai en ligne des photos demain.
Be safe, be good, and if you can't be good, be good at it! (entendu dans le metro tout a l'heure...)

vendredi 28 septembre 2007

Gertie, Marilyn et Obama

Brooklyn, jeudi soir.
Depuis notre arrivée dans ce quartier, mon regard quitte progressivement les sommets de la ville pour se poser maintenant sur ses habitants. On finit par s'habituer à ces hauteurs vertigineuses.

Hier nous avons rencontré Gertie, suivi ce concert étonnant de Balkan Beat Box à Central Park. Aujourd'hui visite du Moma (Museum of Modern Art) et passage dans un meeting de Barak Obama, en lice pour l'investiture démocrate.
Nous partons de New York après demain; j'aurai aimé y rester plus longtemps, il y a tant à faire, mais il me tarde aussi de commencer la route vers l'ouest. Je sens que New York n'est pas tout à fait l'Amérique mais surtout la plus grande capitale internationale.
Ce matin la visite à la commission du film a duré une bonne demie heure. Deux personnes m'ont reçu dans la "conference room". La commission se concentre sur la promotion de l'Etat de New York auprès des productions, sur l'aide à l'obtention des autorisations de tournage. Elle a également un gros listing de décors. Mais pas d'accompagnement des artistes et techniciens.
Cette entretien m'a rappelé qu'on est bien dans un pays très libéral; c'est à chacun de se débrouiller.

jeudi 27 septembre 2007

En direct de la 5ème avenue

Deux ou trois mots en direct de Starbucks Coffee, angle 5ème avenue/45ème rue! On est assis derrière la vitrine du fast food, le spectacle de la rue est toujours aussi saisissant.
Je viens d'aller rendre visite à la Commission du Film de New York, j'ai reçu un super accueil, j'en dirai plus un peu plus tard.
Pas d'internet dans notre nouveau logis à Brooklyn, j'essaierai de trouver un endroit plus calme "to keep you updated"!
On a vu Balkan Beat Box à Central Park hier soir, énorme. On va au Moma dans quelques instants.
C'est un tourbillon...

mercredi 26 septembre 2007

Ballade à Manhatan

Quelques mots avant de quitter le Sohotel, où nous avons fait une deuxième nuit moyenne, puisqu'un bar pas loin a eu la bonne idée de faire profiter de sa programmation musicale à tout le quartier! Heureusement nous changeons d'hôtel aujourd'hui pour Brooklyn, chez une certaine Yolanda.
Hier nous avons sillonné Manhattan de long en large. Histoire de mieux appréhender la ville, de tenter de se l'approprier.
Quartier de Tribeca à l'ouest, avec une vue depuis les berges de l'Hudson River. Puis Chelsea, immeubles plus petits, briques rouges, des plantes et des fleurs partout, un parfum de Londres. On entre par hasard dans une galerie qui expose des photos de Larry Clark.
Descente vers le Financial district, on ne peut marcher que la tête en l'air, la hauteur des buildings est surréaliste.
Le tour à pied de Ground Zero vient nuancer la démesure sublime de cette ville, et fragiliser les sentiments de grandeur et d'harmonie.
Mais cela ne dure qu'un temps, nous voilà reparti, sur un ferry cette fois, qui nous emporte vers Staten Island, et je découvre de mes propres yeux cette image si connue du sud de Manhattan, c'est vraiment à couper le souffle.
Notre journée s'est achevée à East Village (merci Seb), une quartier à taille humaine cette fois, bars branchés, petits restos et boutiques Vintage.
Sur le carrefour de l'Avenue A et de la 10ème rue j'ai pu boire un "sizzling sex on the beach"!
C'est vraiment le bonheur d'être ici, et d'avoir enfin tout ce temps devant moi!

mardi 25 septembre 2007

Jet-Lag

6 heures du matin. Je ne dors plus évidemment, il est midi en France...
Nouveau lien ci-contre avec les premières images de NYC.
Et pour ceux qui voudraient des visages sur les cartes postales, voici louis et moi hier soir sur Times Square!


NEW YORK!!!


On est bien arrivé.
Je suis au "Sohotel" avec Louis, petit hôtel tout près des quartiers Chinatown et Little Italy, au sud de Manhattan. Il est 21H30 ici, 3H30 en France, ça fait donc plus de 20 heures que nous sommes debout!
Après une arrivée impressionnante sur New York en avion, on a quitté l'aéroport JFK pour entrer doucement dans la ville par un métro aérien.
Il fait très beau et très chaud.
Le quartier de l'hôtel est à la fois calme, populaire et très vivant.
On a passé l'après midi à longer Broadway, du sud vers le nord, jusqu'à Times Square. Il y avait là un opéra transmis en direct sur d'énormes écrans, ce qui a bien accentué le choc provoqué par l'arrivée sur cette place.
Je ne vais pas m'étendre sur ce que je ressens ici, c'est vraiment très fort, détonnant. La ville est grandiose, belle, tellement immense et contrastée.
Nous avons une petite semaine devant nous pour la découvrir.

dimanche 23 septembre 2007

Quelque part près de la place Blanche

Sur le départ

Je suis dans le train vers Paris.
Je m’envole donc demain, et suis enfin plus calme.

J’ai passé les derniers jours à décliner, non sans angoisse, tous les sens du mot "départ".
Départ de... la France, Bordeaux, la maison, le jardin, les amis, le travail; je laisse donc un univers familier, limite confortable.
Départ vers... l’étranger, un autre monde, d’autres gens, une confrontation à l’autre en général, où se mêlent excitation, joie, attente, inquiétude, vulnérabilité.
C’est toute la division entre l’ici et l’ailleurs qui atteint son paroxysme. L’ici, où le sentiment dominant est celui d’un certain engourdissement. L’ailleurs ou tout semble plus simple et attrayant. L’ailleurs où tout ce qui n’est pas possible ici peut se produire.
L’ici qui soudain se bouleverse dans la perspective de l’ailleurs tout proche.

Autre point marquant ce soir. Marcher sur les traces de mon père est une des raisons qui m’a fait choisir les Etats-Unis. On y parle sa langue, l’anglais, et New York a été l’une de ses destinations favorite avant ma naissance. Il vient de passer deux jours à Bordeaux et mon voyage est en effet, déjà, l’occasion de nouveaux échanges entre nous.

Le paysage français défile à toute vitesse à travers la fenêtre du train.

Le calme et l’apaisement sont de rigueur, après ces longues journées de préparatifs.
Des préparatifs très intenses qui me permettront, j’en suis sûr, d’être totalement disponible à tous les impromptus.

C’est avec un peu d'émotion que j’écris ces derniers mots, de ce côté-ci de l’horizon.

jeudi 20 septembre 2007

"Quand tu aimes il faut partir" - Blaise Cendrars

Quand tu aimes il faut partir
Quitte ta femme quitte ton enfant
Quitte ton ami quitte ton amie
Quitte ton amante quitte ton amant
Quand tu aimes il faut partir

Le monde est plein de nègres et de négresses
Des femmes des hommes des hommes des femmes
Regarde les beaux magasins
Ce fiacre cet homme cette femme ce fiacre
Et toutes les belles marchandises

II y a l'air il y a le vent
Les montagnes l'eau le ciel la terre
Les enfants les animaux
Les plantes et le charbon de terre

Apprends à vendre à acheter à revendre
Donne prends donne prends

Quand tu aimes il faut savoir
Chanter courir manger boire
Siffler
Et apprendre à travailler

Quand tu aimes il faut partir
Ne larmoie pas en souriant
Ne te niche pas entre deux seins
Respire marche pars va-t'en

Je prends mon bain et je regarde
Je vois la bouche que je connais
La main la jambe l'œil
Je prends mon bain et je regarde

Le monde entier est toujours là
La vie pleine de choses surprenantes
Je sors de la pharmacie
Je descends juste de la bascule
Je pèse mes 80 kilos
Je t'aime

Blaise Cendrars

mardi 18 septembre 2007

A cool place from "The cool hunter"!

Louis, si tu te connectes depuis "Marrakch", que penses tu d'un dîner ici la semaine prochaine?! C'est sur Times Square.
Ça devrait te changer des tajines et autres salades gastroesques!
Tiré de thecoolhunter.net (Thanks Simon).

lundi 17 septembre 2007

Internet, la voiture, la route

Nombreuses recherches ce soir sur Internet pour prendre une décision quant à la voiture qui me permettra de faire cette traversée.
Parenthèse d'ailleurs sur Internet; jamais je n'avais utilisé autant cet outil. Outre la mise en place de ce blog, que ce soit par mail ou en naviguant sur tout un tas de sites, je suis surpris du réseau, fourni et je l'espère solide, que j'ai tissé en trois semaines.
Ce soir donc, j'ai finalement décidé de louer une voiture, alors que j'hésitais à une acheter une que j'aurais pu renvendre à la fin du séjour. Un ami à Paris qui vient de passer un mois là-bas m'a parlé du site elocationdevoitures.fr, merci Leigh.
Et voici la route envisagée à ce jour:


Agrandir le plan

New York J-8!!!


Sting - Englishman in New York

samedi 15 septembre 2007

Un peu de stress!

Il est 6 heures du matin. Je ne dors pas depuis plus d'une heure.
Hier j'ai dit au revoir à Raphaelle, que je n'aurai pas l'occasion de revoir avant le départ.
C'est assez curieux, plus ce départ approche, plus mes sensations varient. Hier je ne n'arrivais pas vraiment à croire que j'allais quitter Bordeaux, ma maison, pour cette destination qui me paraît encore si lontaine. Et ce matin l'imminence du départ m'empêche de dormir, je suis à la fois très excité et un peu stréssé.
Je continue en fait de mesurer la portée que pourrait avoir ce voyage dans mon existence.
Eh oui!!

jeudi 13 septembre 2007

Introduction au voyage

J'ai décidé de partir aux Etats-Unis en décembre dernier, au moment où, un peu désœuvré, j'allais démarrer la prépa d'un nouveau téléfilm. Un nouveau contrat en tant que régisseur, très satisfaisant sur le plan professionnel, mais pas très excitant par ailleurs. Un contrat qui m'a amené quasiment à la fin de cet été, une date dans mon parcours puisque ça fait 10 ans ces jours-ci que j'ai commencé mon premier film.
L'idée de ce voyage, c'est bien de réfléchir à la suite des évènements. Après avoir enchaîné des expériences assez diverses, dans le cinéma surtout, j'ai besoin de faire une pause. Je voudrais considérer plus sérieusement l'éventualité de changer de perspectives, et répondre à la question de l'engagement.
C'est aussi l'occasion, à 32 ans, alors que je ne me suis jamais senti aussi libre et dans le désir de partir à la rencontre de l'autre et du monde, de tenter tout autre chose, de m'ouvrir à des possibles que je ne souhaite même pas envisager à priori.

Je pars donc dans une dizaine de jours à New York, le 24 septembre exactement. Je pars avec Louis, nous serons ensemble les quinze premiers jours. Je continuerai seul la traversée du pays, pendant deux mois environ, jusqu'à San Francisco.

Cette traversée des Etats-Unis, en voiture, c'est presque un fantasme. Nourri par tous les films que j'ai pu voir. Je m'imagine déjà, un peu comme dans un rêve, en train de parcourir des villes énormes, de traverser d'immenses étendues. Je vais aussi me confronter à ces américains qui m'ont toujours agacé, mais qui, aujourd'hui que je prépare ce voyage, me semblent finalement plus accueillants et ouverts que je ne l'imaginait.

A New York, nous resterons d'abord dans un hôtel que j'ai trouvé sur Internet, au sud de Manhattan, près de Chinatown. Ensuite, grace à des amis de Bordeaux qui connaissent quelqu'un à New York, nous irons dans un Bed & Breakfast à Brooklyn, beaucoup moins cher et sans doute plus agréable, tout près de la promenade qui surplombe toute l'ile de Manhattan.

Aujourd'hui je suis totalament suspendu à ce départ. Je profite certes de cette fin d'été magnifique mais je suis bien impatient!

mercredi 12 septembre 2007

De l'autre coté de l'horizon


Ça fait des années que je considère régulièrement cet horizon, depuis les plages de l'Atlantique. Dans moins de deux semaines maintenant, je serai de l'autre côté!