Jeudi 18, 16H30.
Quelque part sur la route 20, entre Burns et Bend en Oregon.
Je m'arrête pour décrire un peu ce que je traverse. Je n'en ai pas encore terminé avec l'isolement!
Depuis des heures, les lignes droites dont on ne voit pas le bout se succèdent à n'en plus finir. Les paysages sont toujours si vastes, arides, désolés. Quelques pins, des buissons. Des monts rocheux, des collines herbeuses.
Le portable ne passe pas. La radio ne capte plus que deux ou trois stations.
Il y a un café et une station service environ tous les 100 km.
Les camions que je croise, remplis de bétail, et les animaux morts au bord de la route, rythment le roulement monotone. Des pancartes viennent marquer des lieux historiques, alors qu'il n'y a rien, absolument rien. D'autres pancartes clouées sur des arbres donnent des messages religieux du genre "Jésus vous sauvera", et d'autres encore indiquent des ranchs, à plusieurs miles de la route, au bout de pistes caillouteuses.
Le ciel obscur et très bas contribue à alourdir l'atmosphère. Certains noms de lieux, "Deschutes County", "Malheur River", en rajoutent encore.
C'est assez envoutant néanmoins. A nouveau je perd le fil. Je me demande si le reste du monde existe toujours. Vais-je réellement trouver San Francisco au bout de cette route?
Quant à la France, c'est une autre planète. Alors que je traversais Burns tout à l'heure, les infos mentionnaient la grève des transports et le divorce des Sarkozy. Ces nouvelles ont glissées sur moi, comme ces débris de végétation qui filent à travers la chaussée, emportés par le vent.
vendredi 19 octobre 2007
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