vendredi 2 novembre 2007

Là où les mythes tombent pour de bon?

Jeudi 1er novembre – 21H

J’ai quitté Los Angeles tout à l’heure, au bout de deux jours. Trop grand, trop de bagnoles et d'embouteillages, une version de l’Amérique un peu repoussante. Je suis en route pour Las Vegas, je me suis arrêté à la tombée de la nuit à Victorville. Il m’aura fallu plus de 3 heures pour faire les 80 kilomètres qui permettent de sortir définitivement de la mégapole.

J’ai commencé mon séjour à Los Angeles par une longue marche sur Hollywood Boulevard. C’est la «Walk of Fame», là où toutes les étoiles et les noms de célébrités sont incrustés sur les trottoirs. Sunset Boulevard un peu plus loin, Beverly Hills plus au sud. Ces lieux n’ont finalement pas grand chose de surprenant.
Hormis les Oscars, qui se déroulent toujours dans le «Kodak Theater» de Hollywood Boulevard, toute l’activité et la production cinématographique a déménagée plus au nord, dans un énorme quartier nommé «Studio City»; on peut y visiter certains des grands studios mais ça coûte horriblement cher. Le cinéma à Los Angeles n’est plus, semble-t-il, qu’une industrie comme une autre, et c’est peut-être l’histoire d’Hollywood qui continue à nourrir les fantasmes, y compris les miens.

Je devais ensuite aller voir la tombe de Marilyn Monroe. Elle est pour moi l’incarnation absolue de l’icône moderne, depuis toujours elle me fascine. L’hiver dernier j’ai lu ce bouquin, « Marilyn, dernières séances » (Michel Schneider) et le livre décrit bien à quel point Marilyn elle-même ne se sentait exister que lorsqu’elle voyait son image imprimée sur pellicule.
Le cimetière, Westwood Memorial Park, est assez difficile à trouver, enclavé, caché entre des buildings. C’est tout petit. Il n’y a personne quand j’y pénètre, et rien n’indique nulle part l’emplacement de la tombe. En fait ce n’est pas une tombe, c’est un petit tombeau mural, avec une petite plaque, juste une petite plaque. Il ne reste plus que son image, une image qui aura tout emporté.

Hier soir, les deux filles chez qui je restais m’ont amené à Pasadena pour dîner et boire quelques verres. On discute pas mal. Alexandra travaille pour un atelier, elle teint des textiles pour des films. Lyndsey travaille dans une boîte qui gère 59 milliards de dollars, qu’elle tente de faire fructifier par des achats de devises internationales.
Toutes les deux me disent qu’elle n’ont que 10 jours de vacances par an, et c’est aux Etats-Unis la moyenne des congés pour tout le monde. Il faut travailler au maximum, me disent-elles, pour se loger, se nourrir, boire et sortir, mais surtout pour gagner de l’argent, juste gagner de l’argent.

Aujourd’hui la visite du centre de Los Angeles, Downtown, est plus signifiante encore.
Les buildings du quartier financier, rassemblés dans un périmètre assez restreint, écrasent littéralement le reste du centre ville. Ce quartier est conçu sur deux niveaux. Le premier est essentiellement constitué de parkings et de voies rapides, le second est une succession de terrasses surélevées, où les cols blancs se baladent sur des espaces propres et fleuris. Des badges de sécurité, permettant l’accès aux différentes tours, sont agrafés sur leurs chemises ou aux pantalons. Quand on passe ensuite au niveau inférieur, qui est aussi celui des quartiers adjacents, où grouille la population sud américaine et asiatique, vendant fringues, bijoux, nourriture et autres, les badges portés par ceux d’en haut apparaissent bien comme les insignes du pouvoir.

Los Angeles restera pour moi, même si je n’ai fait que sillonner la ville en deux jours, ce dédale tentaculaire, souvent sans âme, le pire sûrement de ce que propose l’Amérique. Sans doute parce qu’on est le plus à l’Ouest, bien loin de l’Europe, notre histoire et notre culture n’ont pas fait le voyage, ou se sont asséchées en chemin. Peut-être est-ce aussi que les individus issus de toutes les populations ici mélangées n'ont pu trouver d’autre valeur commune que ce qui leur permet de faire des échanges, l'argent.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

finalement tu preferes ton atelier et ta vie Bordelaise !! Ah les mythes "c'est plus ce que c'etait!!" Gros Bisous. Vero et Fred
Ps: Tu me diras quand même si tu as écouté de la sique,tu sais bien que pour moi ca compte beaucoup.